Trigues_Ier_MCso

Cultures et sociétés mésolithiques en France

plus
  • Chapitre1
    Le Mésolithique en France, d’hier à aujourd’hui
plus
plus
plus
plus
  • Chapitre5
    L’habitat sous toutes ses formes
plus
  • plus GLOSSAIRE
icône image
  • document pdf
    Téléchargez le cours

GLOSSAIRE
cours Mésolithique

 

 

A - C - D - H - K - L - M - N - O - P - S - T

 

A


Acculturation : processus, théoriquement réciproque, par lequel une culture se transforme au contact d’une autre culture. Dans le cas du Néolithique européen, le terme est surtout utilisé pour évoquer l’absorption des groupes indigènes mésolithiques par les colons néolithiques, dans un face à face souvent pensé comme asymétrique du fait d’une supposée supériorité technique, économique, sociale et démographique des communautés agricoles. 

 

Armature : pièce en pierre, matière dure animale, métal … conçue pour être emmanchée. On parle ainsi d’armature de faucille. Dans le contexte particulier du Mésolithique européen, le terme s’emploie surtout cependant pour évoquer des armatures de projectiles, le plus souvent en pierre, comme les pointes de flèches et, par extension, les barbelures latérales qui les complètent éventuellement à l’extrémité de la hampe en bois. Du fait de leur fonction supposée (mais parfois avérée), ces « armatures » sont de petite taille (elles n’excèdent que rarement 2 cm de long) et de faible poids (quelques grammes seulement).

 

B


Biotope : caractéristiques physiques et chimique stables d’un milieu qui, associées à une biocénose (faune et flore), forment un écosystème.

 

C


Chasse lame : outil intermédiaire -en bois végétal ou animal- utilisé pour le débitage de lames ou de lamelles en percussion indirecte. Ce mode de percussion, qui se développe en Europe au cours du Mésolithique, permet d’obtenir des supports allongés très réguliers et très standardisés.

 

Chênaie mixte : formation végétale forestière composée essentiellement de chênes, d’ormes, de tilleuls, d’érables et de frênes. Elle est caractéristique d’un climat doux et humide et se développe à la fin du Boréal et au début de l’Atlantique, vers 7000 avant notre ère, au moment de l’Optimum climatique.

Culture : tel qu’il est employé par les préhistoriens le terme de culture, emprunté à l’ethnologie, renvoie en fait à la culture matérielle des populations du passé, en réalité à la partie de celle-ci qui s’est conservée et qui est susceptible de nous parvenir sous la forme de vestiges archéologiques. Lorsqu’elle est avérée, l’association stable dans le temps et dans l’espace d’un certain nombre d’éléments de cette culture matérielle est alors jugée significative d’une tradition culturelle homogène (par exemple, le Sauveterrien), à laquelle il est tentant bien sûr de conférer une dimension ethnique : en réalité, celle-ci nous est totalement inaccessible et il n’est pas possible en Préhistoire d’assimiler strictement culture matérielle et ethnie. 

 

D


Datation A.M.S : (Spectromètre de Masse par Accélérateur) en couplant un spectromètre de masse et un accélérateur de particules, il est possible d’obtenir une datation par comptage du carbone 14 résiduel à partir d’une quantité infime de matière (quelques milligrammes suffisent). Cette méthode est particulièrement intéressante pour dater les pigments des œuvres pariétales, mais aussi pour obtenir une date à partir d’une seule graine ou d’un petit fragment d’os.

                 

Dépôt primaire : dépôt, de quelque nature que ce soit, qui n’a pas été secondairement déplacé. Par extension, désigne aussi l’endroit où s’effectue le dépôt. En archéologie funéraire, endroit où un corps se décompose et où ses jonctions articulaires lâchent. Si le corps est laissé à cet endroit, il s’agit alors d’une sépulture primaire ; s’il est déplacé pour être déposé ailleurs, la sépulture qui l’accueillera sera qualifiée de secondaire.

 

H


Hiatus (théorie du) : dans la seconde moitié du XIXème siècle, au moment où la préhistoire est en train de s’affirmer comme une science à part entière et où l’idée d’une Préhistoire coupée en deux parties (Paléolithique et Néolithique) s’impose, la question des modalités de passage entre les deux phases passionne et enflamme les débats. A la suite d’E. Lartet, E. Cartailhac valorise les éléments signalant plutôt la rupture et développe la théorie du hiatus selon laquelle l’Europe se serait littéralement vidée de ses populations à la fin de la dernière glaciation, le Néolithique correspondant ensuite à une phase de repeuplement sans doute à partir du Proche-Orient. Cette vision, un temps dominante mais cependant discutée dès le début (pour G. de Mortillet (1874), le hiatus est une «simple lacune de nos connaissances »), tombe en 1895 avec la publication par E. Piette de ses fouilles sur la rive gauche du Mas d’Azil, gisement où il vient d’identifier les ensembles aziliens qui comblent donc (partiellement, en fait) le fameux hiatus.

 

Holocène : la phase climatique actuelle, succédant vers 9500 avant notre ère au Pléistocène et qui se marque, en Europe, par la mise en place des biocénoses tempérées et le développement de la grande forêt primaire.

 

K


Kill-site : dans la typologie des sites fréquentés par les chasseurs nomades de la Préhistoire, élaborée en fonction des registres d’activités qu’ils sont susceptibles d’avoir accueillis, le Kill-site est un site spécialisé sur lequel s’est produit l’abattage des animaux.  

 

L


Lacustre : qui vit au bord des lacs.

 

Laminaire : qui a trait à la production de lames, dans les industries de pierre. Le terme « lamellaire » renvoie quant à lui à la production de lamelles.  

                                  

Lagomorphe : mammifères, tel que le lièvre ou le lapin, possédant deux paires d’incisives supérieures.

                                  

Lithique : en pierre.

 

M


Méthode Bordes : après la seconde guerre mondiale, F. Bordes popularise une approche quantitative des industries lithiques du Paléolithique moyen qu’il ordonne dans une liste-type regroupant, dans un ordre immuable, chaque type d’outils. Cette liste-type permet d’obtenir des courbes cumulatives propres à chaque série facilitant la perception rapide du poids respectif des différents composants (groupe des racloirs, des denticulés …) et les comparaisons entres les industries lithiques provenant de couches ou de gisements différents. Cette méthode le conduit à définir et décrire un certain nombre de faciès du Moustérien. Par la suite, elle fut adaptée notamment au Paléolithique supérieur européen (de Sonneville-Bordes et Perrot, 1953), à l’Epipaléolithique du Maghreb (Tixier, 1963) et au Mésolithique franco-belge (Rozoy, 1969). La méthode n’est guère plus utilisée de nos jours, supplantée progressivement à partir des années 1980 par l’analyse technologique des assemblages, qui ne s’intéresse pas seulement aux objets finis mais prend en compte toutes les étapes de la chaine opératoire et tous les produits qui en sont issus, depuis la phase d’acquisition du matériau jusqu’à l’abandon de l’objet.

                 

Microlithe : littéralement, pierre de petite taille. Dans le cadre des industries de pierre de la Préhistoire, le terme qualifie des productions de taille réduite (conventionnellement inférieure à 2 cm de longueur), apparues durant le Paléolithique récent et souvent impliquées dans la fabrication de têtes de projectiles, sous la forme d’armatures et/ou de barbelures. Elles sont emblématiques du Mésolithique, où elles apparaissent en grande quantité et sous des formes diverses (géométriques ou non), généralement identifiées comme des pointes de flèches et reliées à la généralisation de l’usage de l’arc.

 

Modèle Rozoy : modèle d’organisation des cultures mésolithiques en France et en Belgique proposé par J.G. Rozoy en 1978 dans son ouvrage « Les derniers chasseurs ». Ce modèle, basé sur un principe de stricte partition géographique, conçoit l’existence de groupes culturels homogènes, peuplant des territoires de taille réduite et évoluant sans grandes influences extérieures. L’identification de ces groupes –au moins une quinzaine à l’échelle de la France- repose sur une approche quantitative et qualitative des industries lithiques, dont les variations de représentation sont interprétées systématiquement en terme culturel. Depuis 1978, la pertinence de ce modèle et des principes qui l’organisent a été contestée, aussi bien dans le sud que dans le nord de la France, ce découpage systématique n’étant pas toujours compatible avec les nouvelles données recueillies.   

 

N


Nécropole : étymologiquement, « ville des morts ». Le regroupement des morts que suggère le terme apparait assurément avec le Mésolithique, notamment –mais pas seulement- sur la façade atlantique de l’Europe occidentale (voir par exemple Téviec et Hoedic). Mais c’est au cours du Néolithique que le phénomène se généralise, sous des formes très diverses, la fixation des morts renvoyant en écho à la sédentarité des vivants. 

 

O


Ogivale : en forme d’ogive. Le terme est utilisé pour qualifier la morphologie de certaines pointes lithiques, comme par exemple les pointes dites du Tardenois.

 

Ovicaprin : dans le cadre de la Préhistoire récente européenne, le terme renvoie à la composition mixte d’un troupeau de moutons et de chèvres, ou de manière indifférencié –parce qu’on ne peut pas toujours les distinguer sur la base des seuls ossements-, à des assemblages osseux appartenant à l’une et/ou l’autre espèce, sans qu’il soit possible de préciser. 

 

P


Prolagus : genre éteint de lagomorphe.

 

S


Sériation : la sériation est l’action de sérier, d’effectuer des classements en série.

 

Site d’agrégation : dans les modèles de typologie des sites occupés par les sociétés mobiles de chasseurs-cueilleurs, les sites dits d’agrégation occupent une place à part : ils sont censés en effet réunir pendant un temps plus ou moins long une population nombreuse, normalement dispersée en bandes de taille réduite mais dans ce cas regroupée à l’occasion de fêtes, d’évènements particuliers, qui constituent des moments forts de la vie sociale et culturelle de ces groupes. De tels sites doivent donc en théorie livrer à l’archéologue non seulement les traces d’activités multiples liées à la présence simultanée de toutes les catégories d’âge et de sexe mais aussi les témoignages de pratiques rituelles, artistiques et/ou cultuelles.   

 

T


Technique du microburin : technique permettant la fracturation contrôlée d’un support en vue de la fabrication d’armatures. Initiée à partir d’une encoche, cette fracturation génère deux produits : le support recherché, caractérisé par la présence d’une pointe aigüe naturellement tranchante –appelée « piquant trièdre » -utilisée pour installer la partie active de l’armature- et un déchet, appelé « microburin ».

 

Tracéologie : appelée également « analyse fonctionnelle », la tracéologie a pour but la reconnaissance à partir de référentiels expérimentaux des traces d’utilisation –usage et emmanchement- conservées sur les parties actives des outils archéologiques, afin d’en identifier les fonctions et les fonctionnements. Parfois visibles à l’œil nu, ces traces nécessitent le plus souvent cependant pour être vues et interprétées un examen à l’échelle microscopique.

                 

Transgression marine : envahissement des basses zones continentales par les eaux marines, lors d’un affaissement des terres émergées ou d’une remontée des niveaux marins. Le Mésolithique connait une importante transgression marine (dite « flandrienne » dans l’Atlantique nord, « tyrrhénienne » en Méditerranée) avec la remontée des eaux consécutive à la fonte des glaciers continentaux et de l’inlandsis polaire marquant la fin de la dernière glaciation : entre autre phénomène marquant de la période, l’Angleterre, jusque-là reliée au continent, devient une île vers 7000 avant notre ère.